Les langues parlées au Brésil
En tant que 5ème plus grand pays de la planète, le Brésil possède des frontières communes avec 9 pays, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie, Pérou, Colombie, Venezuela, Guyana, Suriname et étonnamment la France grâce à la Guyane. Du fait de son passé colonial lié au Portugal, la langue officielle, mais aussi la langue parlée par plus de 97% de la population est le portugais. Cependant le portugais brésilien n’est pas tout à fait le même que le portugais classique, le Brésil ayant connu de nombreuses migrations italiennes et allemandes mais aussi africaines, la langue à naturellement évoluée en composant avec ces influences.
En effet, suite à l’abolition de l’esclavage au Brésil au début du 19ème siècle, de nombreux immigrants européens se sont installés au Brésil. Les vagues les plus importantes étants italiennes et allemandes, on peut aussi noter celles des japonais, des polonais ou des ukrainiens. Ce qui explique que certains dialectes dérivants de ces langues sont aujourd’hui parlés et même reconnus par l’état brésilien. On peut penser par exemple au Talien, un dialecte vénitien parlé par à peu près 500 000 personnes, ou au poméranien, dialecte germanophone cette fois‑ci.
L’Afrique a aussi eu une grande influence sur la culture brésilienne, que ce soit à travers la religion, avec le candomblé ou à travers la musique et la danse. Les afro‑brésiliens, descendants de la population africaine réduite en esclavage venant majoritairement d’Angola et du Soudan, ont naturellement conservé la pratique de leurs langues respectives que sont le Nago et le Kimbundu, et celles‑ci ont à leur tour influencé le portugais brésilien.
Enfin, les nombreuses tribus présentes avant l’arrivée des portugais au 16e siècle ont également participé à l’évolution linguistique particulière du portugais brésilien. On estime que plus de 1000 langues différentes étaient parlées avant la découverte du Brésil par les européens, cependant on en recense aujourd’hui plus que 180, parlées par environ 215 ethnies et la plupart sont considérées en voie d’extinction. Parmi les familles linguistiques principales on trouve le tupi‑guarani et macro‑jê.
Plusieurs actions sont menées pour tenter de sauver ces langues indigènes. Par exemple, des peuples autochtones veulent fonder l’Académie de Langue Nheengatu, connue comme langue vernaculaire. Porté par des professeurs et des écrivains autochtones, ce projet a pour objectif de valoriser la langue, qui a autrefois été interdite en Amazonie par les colonisateurs. Ils demandent la mise en place de cours dans les universités brésiliennes et s’organisent pour créer des méthodes d’enseignement susceptibles d’atteindre des communautés et des publics sur internet.
Tout ceci participe donc naturellement à créer un certain nombre de différences notables avec le portugais classique, que ce soit au niveau du vocabulaire, de la prononciation ou de la syntaxe. Cependant, l’aspect écrit du portugais à été normalisé dans le monde lusophone en 1990, il existe donc quand même des similitudes entre les deux.
En somme, le portugais brésilien est chargé d’influences culturelles diverses, à l’image de l’histoire intrinsèquement multiculturelle du Brésil.