Les langues régionales les plus parlées en France Métropolitaine
La France est un pays qui possède un grand nombre de langues régionales, même si seul le français est reconnu comme langue officielle par l’article 2 de la Constitution. Cette même Constitution, aux termes de l’article 75‑1 reconnait que « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Ainsi à ce titre, elles bénéficient, tout comme la langue française, d'une protection de la part de la puissance publique qui peut intervenir pour protéger et conserver sur le territoire national tout bien qui présenterait un intérêt majeur du point de vue linguistique.
Qu’est‑ce qu’une langue régionale ?
Les linguistes eux‑mêmes ne sont pas tous d’accord sur la question ! La fameuse Charte des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l’Europe ne distingue d’ailleurs pas les « langues régionales » des « langues minoritaires » dans la définition qui est proposée dans le texte de la convention :
« Les langues pratiquées traditionnellement sur un territoire d’un État par des ressortissants de cet État qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population de l’État ; et différentes de la (des) langue(s) officielle(s) de cet État ; elle n’inclut ni les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) de l’État ni les langues des migrants. ».
On peut, sans entrer dans les débats d’experts, parler de dialectes comme de langues régionales minoritaires issues d’une langue mère. Un dialecte est rattaché à une zone géographique tout en étant pratiqué par un nombre réduit de locuteurs. Il ne faut pas donner au mot "dialecte" un sens dévalorisant car un dialecte possède des caractéristiques grammaticales et syntaxiques propres qui suppriment toute différence structurelle avec une langue. Quant au mot "patois", il fait référence à une variante pratiquée dans une zone géographique plutôt réduite et rurale.
Les choses se compliquent quand on prend conscience que le français est lui‑même un dialecte car il est issu du latin, sa langue mère ! Tout au long de l’Histoire, les autorités politiques l’ont utilisé comme un instrument au service du pouvoir. Le français a d’abord été la langue du roi et ceux qui dirigeaient le pays ont longtemps cherché à empêcher les habitants d’utiliser leur langue régionale.
En résumé, les langues dites régionales sont des langues parlées sur une partie du territoire national depuis plus longtemps que le français.
Le top 3 des langues régionales les plus parlées en Métropole ?
Il existe en France, officiellement 75 langues régionales ! Parmi elles, certaines sont enseignées à l’école comme l’occitan, le breton, le basque, le corse, l’alsacien ou certaines langues mélanésiennes comme le tahitien…En France, chaque année, 400 000 élèves apprennent une langue régionale dans les écoles publiques et privées.
L’alsacien arrive en tête de notre classement avec environ 600 000 locuteurs. L'Alsace fait historiquement partie d'un espace linguistique germanophone, englobant des dialectes issus de l'espace germanique qui ont fini par se rapprocher et par recevoir une influence plus significative du français. L’alsacien désigne traditionnellement l’ensemble des langues germaniques vernaculaires parlées en Alsace.
L’occitan se place à la deuxième place avec 540 000 locuteurs. L’occitan est une langue romane, c’est à dire qu’elle est issue du latin, comme l’espagnol, le français, l’italien, le portugais, le roumain. Sa particularité est d’avoir été influencée par les langues qui étaient parlées avant l’arrivée des romains : le gaulois, l’aquitain, le ligure. L’occitan est actuellement parlé dans toute la région du grand sud de la France. À l’échelle des régions françaises, l’espace occitan recouvre : le Limousin, le Midi‑Pyrénées, la Provence‑Alpes‑Côte d’Azur, une partie du Languedoc‑Roussillon, de l’Aquitaine et les départements de l’Ardèche, de la Drôme et le sud de l’Isère en Rhône‑Alpes.
En dehors de nos frontières elle s’étend dans les 12 vallées du sud des Alpes piémontaises en Italie et dans le Val d’Aran en Espagne.
Sur la troisième marche du podium, nous avons le breton. Le breton figure parmi les langues celtiques qui existent encore dans le Nord‑Ouest de l'Europe, avec le gallois. Le dialecte des peuples celtes (qui s’établissent à partir du Ve siècle av. J.‑C en Armorique), en évoluant, a formé la langue bretonne, aujourd’hui parlée par environ 225 000 locuteurs, dont l’âge moyen est de 70 ans, contre plus d’un million il y a un siècle ! Elle est aujourd'hui considérée par l’UNESCO en tant que “langue sérieusement en danger”. Pourtant, un regain d’intérêt et de sentiment d’appartenance renaît depuis les années 2000 grâce à divers facteurs dont fait partie le développement des écoles associatives Diwan.
Arrivent ensuite le catalan (125 000 locuteurs en France contre 10 millions dans la partie orientale de l’Espagne), le basque avec environ 50 000 locuteurs en France et le corse qui est aujourd’hui parlé par environ 40 000 personnes. Tout comme le breton, le corse est considéré par l’UNESCO en tant que “langue sérieusement en danger”.
Quelle soit régionale ou minoritaire, la disparition d’une langue est un phénomène à ne pas prendre à la légère. Quand une langue disparaît, il y a des savoirs traditionnels et souvent ancestraux qui risquent de disparaître. Préserver une langue, c’est préserver une culture, une histoire et une identité.